Les occasions manquées

Pour le parcours « Une force viendra… », un texte du P. Louis Lallemant s.j., accompagné d’une proposition d’exercices spirituels pour la semaine…

L’excellence de la grâce et l’injustice de l’opposition qu’on y apporte

Nous devrions recevoir chaque inspiration comme une parole de Dieu qui procède de sa sagesse, de sa miséricorde et de sa bonté infinie, et qui peut opérer en nous de merveilleux effets si nous n’y mettons point d’obstacles. Considérons ce qu’une parole de Dieu a pu faire : elle a créé le ciel et la terre et a tiré toutes les créatures du néant. […]

Si nous pouvions voir de quelle manière les aspirations de Dieu sont reçues en nos âmes, nous verrions qu’elles demeurent, pour ainsi dire, sur la surface, sans entrer plus avant, l’opposition qu’elles trouvent en nous les empêchant de faire leur impression : ce qui vient de ce que nous ne nous donnons pas assez à l’Esprit et que nous ne servons pas Dieu avec une parfaite plénitude de cœur. Ainsi, afin que les grâces aient leur effet dans le cœur des pêcheurs, il faut qu’elles y entrent avec bruit et avec violence, parce qu’elles y rencontrent de grandes résistances ; mais elles pénètrent doucement dans les âmes qui sont possédées de Dieu, les remplissant de cette admirable paix qui accompagne toujours l’Esprit de Dieu. Au contraire, les suggestions de l’ennemi ne font point d’impression dans les bonnes âmes, parce qu’elles y trouvent des principes opposés qui prédominent.

L’un de nos plus grands malheurs est que nous sommes si sensuels et si charmés par les choses extérieures que nous n’estimons, nous n’admirons, nous ne goûtons que ce qui a de l’éclat et qui flatte nos sens. Et néanmoins, il est de la foi que la moindre inspiration de Dieu est une chose plus précieuse et plus excellente que tout le monde entier, puisqu’elle est d’un ordre surnaturel et qu’elle a coûté le sang et la vie d’un Dieu.

Quelle stupidité ! Nous sommes insensibles aux inspirations de Dieu, parce qu’elles sont spirituelles et infiniment élevées, au-dessus des sens. Nous n’en faisons pas grand cas, nous leur préférons les talents naturels, les emplois éclatants, l’estime des hommes, nos petites commodités et nos satisfactions. Prodigieuse illusion, dont cependant plusieurs ne se détrompent qu’à l’heure de la mort.

*Texte extrait de : Louis Lallemant, Doctrine spirituelle, DDB (Paris, Bellarmin, St-Laurent), coll. Christus,  nouvelle édition augmentée, établie et présentée par Dominique Salin, s.j. (2011)


Exercices pour cette semaine

Je repère les « occasions manquées » où j’ai laissé passer des inspirations du Saint Esprit parce que j’ai préféré « les talents naturels, les emplois éclatants, l’estime des hommes, mes petites commodités et mes satisfactions. »

Je repère les moments où j’ai goûté « cette admirable paix qui accompagne toujours l’Esprit de Dieu. »


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