Bâtir le Puits à Sokodé

Dans notre série autour des 20 ans de la Communauté au Togo, Albert, qui est parti vers Sokodé pour aider à la construction de la Maison communautaire, de l’Espace Saint Ignace et puis du Centre Médical, nous partage son expérience

Quand j’ai entendu que le père Bertrand devait revenir en France pendant l’été 2002, sans qu’il y ait quelqu’un pour le remplacer au chantier de la Maison de la Communauté, j’ai tout de suite dit « Moi, je peux le faire » et le temps de faire les papiers, je suis parti au Togo avec Mieke, mon épouse. Être « maître d’ouvrage intermédiaire », cela m’allait bien. Si bien que par la suite j’y suis retourné encore sept fois pour la construction du Centre Médical et de l’Espace saint Ignace.

Chaque fois, quand je voyais les plans des bâtiments, j’ai essayé de voir s’il n’y avait pas de changements possibles pour rendre les lieux plus habitables ou même plus spacieux. L’architecte me faisait une confiance totale et a toujours approuvé les multiples améliorations que je proposais.

L’accueil par les ouvriers a été amical et respectueux. On m’appelait Grand-père. Ils travaillaient avec très peu d’outils. Ni grue, ni échafaudage. Seulement une bétonneuse à moteur. Tout était fabriqué sur place: parpaings, ferraillage. Et ils travaillaient, souvent plus de 8 heures par jour, sous le soleil ou la pluie, la moitié les pieds nus, et… avec le sourire et bon entrain. J’ai rencontré des gens assoiffés d’apprendre, voulant bien faire. Pourtant je leur en ai fait démolir des piliers pas droits, des murs tordus, des fenêtres mal placées, etc., et jamais la moindre récrimination. Au contraire, un sourire avec un regard interrogatif : « alors, grand-père, c’est bien ? ». C’était surtout des Musulmans, profondément religieux et tolérants. Ils faisaient leur prière lors que le travail le permettait. Ce sont les premiers que j’ai vu prier dans la chapelle en construction.

Aujourd’hui je peux me réjouir d’avoir contribué à ce que la Communauté du Puits de Jacob au Togo peut pleinement déployer son appel : la restauration de l’homme dans toutes ses dimensions.

Albert Beaugendre, grand-père


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