Le recueillement et la vie intérieure. Pour ceux qui en font de trop…

Dans notre marche vers Pentecôte, aujourd’hui méditions avec Louis Lallemant. Louis Lallemant, prêtre jésuite du 17e siècle, s’adressait déjà à ceux qui en font trop et dont les missions portent peu de fruits !


Voici une version audio du texte que vous trouverez ci-dessous.


« Comme il est de certaines humeurs qui causent la mort au corps quand elles prédominent et sont en trop grande abondance, de même dans la vie religieuse, quand l’action l’emporte avec excès et qu’elle n’est pas tempérée par l’oraison et le recueillement ; elle étouffe infailliblement l’esprit.

Cependant il se trouvera quelque fois des personnes qui, étant occupées les jours entiers et les années dans l’étude et dans les tracas des emplois extérieurs, auront de la peine à donner un quart d’heure par jour à la lecture spirituelle. Et après cela le moyen d’être des hommes intérieurs ? De là vient que nous ne faisons pas de fruit, parce que nos fonctions ne sont pas animées par l’Esprit de Dieu, sans lequel, avec tous nos talents, nous ne pouvons parvenir à la fin que nous prétendons et ne sommes que comme un airain sonnant et une cymbale retentissante. […]

Rien n’est si dangereux que de négliger le soin de son intérieur et ne se mettre pas en peine de connaître ce qui s’y passe. […] Voilà où aboutit souvent cette vie toute extérieure  de ceux d’entre nous qui sont toujours dans le tracas de l’action, abandonnant le soin de leur intérieur sous prétexte de zèle et de charité, parce qu’ils travaillent pour le service du prochain. Il est toujours certain que, se jetant trop au dehors et n’ayant presque point d’attention à régler leur intérieur dans l’exercice de leurs fonctions, ils font des pertes infinies de grâces et de mérites. Leurs travaux ne produisent que fort peu de fruit, n’étant point animés de cette force et cette vigueur qui viennent de l’esprit intérieur, ni accompagnés des bénédictions que Dieu donne aux hommes d’oraison et de recueillement. […]

Il faut joindre ensemble de telle sorte l’action et la vie extérieure avec la contemplation et la vie intérieure que nous donnions à celle-là à proportion que nous aurons plus ou moins de celle-ci. Si nous avons beaucoup d’oraison, nous donnerons beaucoup à l’action, si nous sommes médiocrement avancés dans la vie intérieure, nous ne donnerons que médiocrement aux occupations de la vie extérieure ; et si nous n’avons que fort peu d’intérieur, nous ne donnerons rien du tout à l’extérieur, à moins que l’obéissance n’ordonne le contraire ; autrement nous ne ferons rien pour les autres et nous nous perdrons nous-même. 

Soyons bien persuadés que dans nos fonctions nous ne ferons de fruit qu’à proportion de notre union avec Dieu et de notre dégagement de tout intérêt propre.»

Louis Lallemant, Doctrine spirituelle, Collection Christus DDB 2011

Action et contemplation : où en suis-je ? Quel temps je réserve à la prière et à la lecture de la Parole de Dieu ? Comment suis-je attentif aux mouvements du Saint Esprit en moi ?


Image: Lorenzo Monaco, « Pentecôte », Lettrine tirée d’un Antiphonaire, 1396,
Bibliothèque apostolique vaticane, Rome


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