Dans la puissance de l’Esprit

Dans notre marche vers Pentecôte, méditons aujourd’hui avec Raniero Cantalamessa, membre de l’Ordre des Frères Mineurs Capucins et Prédicateur de la Maison Pontificale.


Voici une version audio du texte que vous trouverez ci-dessous.


L’Église a besoin du toucher du doigt de Dieu pour manifester dans son action ce pouvoir et cette autorité qui émanaient des paroles et des actions du Christ et qui faisaient s’exclamer ceux qui étaient présents : « d’où lui viennent cette sagesse et ces miracles ? » Mc 6, 2. Quand Jésus parlait et tendait la main, il se produisait toujours quelque chose : les personnes souffrantes se sentaient réconfortées, les prisonniers libérés, les démons étaient chassés. Il ne s’agissait pas de simples paroles, car la puissance de l’Esprit de Dieu était en elles.

C’est là ce dont nous avons le plus besoin dans notre service du royaume : la «puissance» et l’efficacité surnaturelle. Ce qui a poussé bon nombre de prêtres et d’acteurs pastoraux à désirer la grâce d’une nouvelle Pentecôte, c’est le constat de leur impuissance due à l’absence de cette «puissance» promise par Jésus à ses disciples (cf Ac 1,8) : «vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint, qui descendra sur vous» et qui ne peut faire défaut à l’Église, sinon par notre faute. […]

Dans le domaine spirituel, nous sommes également devant un choix : chercher notre énergie en bas, c’est-à-dire en nous-mêmes, dans nos ressources intellectuelles ou dans notre esprit d’initiative, ou bien la chercher en haut, dans le soleil de justice qu’est le Christ ressuscité.

L’Église a sans cesse besoin de cette « conversion » : 

ce n’est pas par la puissance, ni par la force, mais par mon Esprit dit le Seigneur Sabaot. Qu’es-tu grande montagne ? Devant Zorobabel, deviens une plaine !

(Za 4, 6-7 ).

Ni par puissance ni par la force humaine, mais par celle de l’Esprit, nous pouvons «aplanir» les montagnes qui se trouvent devant nous. Ceux qui assurent un service – avertit l’écriture – «que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu» (1 P 4, 11), et non par leurs propres forces. Que devons-nous faire pour expérimenter ce toucher du doigt de Dieu qui se tendit à l’origine vers Adam ? Ce doigt continue en fait à se tendre vers chaque membre du corps du Christ pour lui communiquer l’énergie qui émane du Ressuscité. Il ne communique plus seulement la force de la création, mais aussi la force de la rédemption. «Porte ton doigt ici ; avance ta main et mets-la dans mon côté» (Jn 20, 27) dit Jésus ressuscité à Thomas. Il étend la main, met son doigt et reçoit du contact avec le Christ une «secousse» si puissante que tous ses doutes disparaissent. C’est ce «toucher» pascal que l’Esprit exerce aujourd’hui dans l’Église, puisque le Christ «vit dans l’Esprit» et que l’Esprit est la force même du Ressuscité.

Au «doigt de Dieu» qui se tend vers l’homme pour lui communiquer son énergie doit correspondre, comme dans la fresque grandiose de Michel-Ange, le doigt de l’homme qui se tend dans la foi pour recevoir cette énergie. Nous terminons en répétant la prière que la première communauté chrétienne adressa à Dieu dans un moment d’épreuve, pour lui demander d’accomplir «des miracles et des prodiges», et qui se conclut par une nouvelle effusion de l’Esprit Saint, semblable à celle de la Pentecôte :

 « Maître, c’est toi qui as créé le ciel, la terre, la mer et tout ce qui s’y trouve, toi qui as mis par l’Esprit Saint ces paroles dans la bouche de notre père David, ton serviteur : Pourquoi donc ces grondements des nations
et ces vaines entreprises des peuples ?
Les rois de la terre se sont rapprochés et les chefs se sont assemblés pour ne faire plus qu’un contre le Seigneur et contre son Oint.
 « Oui, ils se sont vraiment assemblés en cette ville, Hérode et Ponce Pilate, avec les nations et les peuples d’Israël, contre Jésus, ton saint serviteur, que tu avais oint. 

Ils ont ainsi réalisé tous les desseins que ta main et ta volonté avaient établis. 

Et maintenant, Seigneur, sois attentif à leurs menaces et accorde à tes serviteurs de dire ta Parole avec une entière assurance.  Étends donc la main pour que se produisent des guérisons, des signes et des prodiges par le nom de Jésus, ton saint serviteur. » 

A la fin de leur prière, le local où ils se trouvaient réunis fut ébranlé : ils furent tous remplis du Saint Esprit et disaient avec assurance la parole de Dieu. »  Ac 4, 24-30

Raniero Cantalamessa, Viens Esprit Créateur, EdB 2008

Ni par puissance ni par force, mais par l’Esprit du Seigneur ! Est-ce que je me fie en mes propres forces ou dans celle que me donne l’Esprit Saint par son don de force ? 


Image: Giotto di Bondone, “Pentecôte” (1310-18, National Gallery, London)


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