Jean-Pierre Gros, notre frère, a rejoint Celui qu’il aimait tant, le jour de l’épiphanie, ce dimanche 8 janvier. Jean Pierre fréquentait la Communauté depuis plus de 40 ans. Ami très proche, il est devenu allié, investi dans notre mission. Marié à une protestante, tous les deux chercheurs de Dieu, ils ont également rencontré d’autres chrétiens et se sont engagés dans une dynamique œcuménique avec des frères et sœurs de confession protestante évangélique et orthodoxes. Il a exercé professionnellement comme musicien, pianiste, mais a aussi été travailleur social, conseiller technique de la ville de Strasbourg en charge des problèmes sociaux des quartiers et fortement engagé dans différentes associations de la ville.
Monique Graessel, le P. Bernard Bastian et Clarisse Couchoud, communautaires, témoignent de ce qu’ils ont reçu de lui, de ce que la Communauté a reçu de lui.
J’ai côtoyé Jean Pierre de longues années, et sa constance dans le don et l’amour m’ont beaucoup enseignée. Nous avons notamment partagé ensemble, du travail d’organisation de manifestations communautaires. Il avait toujours une idée, enfin des idées sur les choses, une audace folle ; parfois il fallait suivre, mais cela aboutissait toujours à quelque chose de bien vivant, car il cherchait à mettre en relation des personnes qui ne seraient autrement pas rencontrées. Son goût pour la relation, la découverte, le neuf, sont des traits caractéristiques de sa très riche personnalité.
Je pense aussi à son engagement plein et entier dans la mise en route de rassemblements à caractère œcuménique, ou à sa participation si créative à nos fêtes champêtres ou fêtes d’automne. Ses talents musicaux, et ceux de son épouse ont jalonné et embelli bien des événements de notre histoire communautaire.
Il nous a beaucoup provoqué à l’ouverture, au neuf, à l’inattendu, dans le respect de ce que nous étions et pouvions donner. Il aimait cette communauté et savait le manifester très concrètement. Comme il venait ici très régulièrement, les occasions de petits partages spontanés et profonds étaient fréquentes ; il était particulièrement
heureux de rencontrer des personnes de passage qui découvraient avec joie le don du Puits et lui en parlaient.
C’était un évangélisateur zélé ; en tous lieux, en tous temps, aussi bien lorsqu’il travaillait dans le jardin, jouait du piano, participait à une mission, il trouvait le moyen de faire connaître et aimer Jésus. Il aimait aussi beaucoup lire. Combien de livres et de revues diverses et variées, mais toujours tournées vers l’évangélisation, la prédication, la guérison, les chrétiens persécutés, sont passées de lui à nous. On percevait aisément combien sa rencontre avec le Christ avait bouleversé sa vie et qu’il portait ce même désir pour tous ceux qui croisaient sa route.
En ces jours de son passage, ce qui est tout spécialement dans mon cœur c’est son humilité. Lui qui était si riche de dons divers, sa discrétion, son naturel passe-partout, sa passion pour le Christ en ont fait un serviteur infatigable à la suite de son Seigneur, un témoin percutant et non un homme plein de lui- même. Bref le fils de son papa du Ciel, un fils heureux ! Et cela jusque dans sa maladie, et son grand dénuement où il a continué à exprimer sa foi et sa confiance dans son Seigneur, prononçant régulièrement, du fond du cœur les paroles du psaume 27 ” Le Seigneur est ma lumière et mon salut de qui aurai-je crainte ? “
Ma gratitude est immense pour ce frère, pour son couple, et je peux dire la gratitude de toute notre Communauté du Puits de Jacob. Jean-Pierre, impossible de t’oublier ! Les murs, le parc, le potager à maints endroits nous parleront encore bien longtemps de toi.
Monique Graessel
Jean-Pierre a été pour moi un guide précieux pour me faire découvrir le milieu des églises évangéliques européennes et américaines, à la fois si diverses et si unies par la Parole de Dieu leur unique référence. S’il a pu être plus critique pour certains et plus favorable à d’autres, je ne l’ai jamais entendu médire de qui que ce soit. La charité fraternelle était son éthique. Tous les mois pendant des années, je dévorais la revue Christianisme aujourd’hui qu’il me transmettait après l’avoir lue. C’est sans doute par ce moyen que j’ai le plus appris sur la « culture évangélique ». En outre, Jean-Pierre nous offrait de temps en temps un livre évangélique qu’il avait particulièrement aimé. A travers toutes ces attentions, j’ai pu accueillir de mes frères évangéliques le cadeau d’une foi vive et toujours en éveil, d’un amour de prédilection pour la Parole de Dieu et d’un ancrage solide dans la Pâque du Christ, le sauveur du monde. Oui, immense est ma gratitude.
P. Bernard Bastian
Jean-Pierre…
Je l’ai connu à quatre pattes dans la terre, avec des bretelles et un vieux jean avec des ficelles en guise de ceinture. J’ai tant appris de lui : comment on prend soin des petites plantes juste avant le printemps, comment planter tel ou tel légume. C’est lui qui m’a donné le goût du jardin. Fonceur, il ne pouvait pas expliquer tous ses choix au jardin, si bien que ma curiosité plus forte a cherché plus loin. Et il a accepté, petit à petit, avec grande humilité, des nouvelles pratiques que j’amenais au potager. Il m’a toujours encouragée à tester quelque chose, comme lui a toujours fait dans sa vie : apporter du neuf, enclencher de nouveaux projets.
Avec Jean-Pierre, je n’ai pas seulement appris à cultiver un potager. Comme le disait si bien l’aîné de ses enfants à sa célébration d’adieu, il donnait de la valeur, de l’importance aux personnes qu’il rencontrait. Je peux dire à quel point il faisait confiance et donnait de la valeur à ceux qui venaient travailler avec lui au jardin : quelques explications et ça y est, il nous laissait faire. Et il ne commençait jamais une journée du Jeudi Thum sans avoir échangé des nouvelles, sans avoir pris le temps de la relation. Jean-Pierre m’a appris à être avant tout présent à l’autre. Et par le partage simple de ses joies et découvertes, j’ai compris que j’avais du prix à ses yeux.
Merci Jean-Pierre pour ton ancrage dans le Père, ton cœur simple et joyeux comme un enfant. Je suis sûre que tu continueras d’être présent à la Thumenau, d’une autre manière.
Clarisse, jardinière de la Thumenau
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