De la résignation au consentement


Partage de François Vignon, Communautaire.

Je dois reconnaître que ce confinement m’a pris au dépourvu et m’a même un peu abattu.

J’ai pensé alors, en cherchant à comprendre ce qui m’arrivait, à Martin Steffens quand il parle de la résignation :

« La résignation est un de ces oui que l’on dit du bout des lèvres. Son intensité est lâche comme le sont ses filets : le resigné dit oui à tout même au mal par lequel il se laisse abattre. (…) La résignation nous plombe un peu plus, comme la mouche collée au fond d’un verre, s’arrête enfin de remuer les ailes. » *

En proclamant dans mon cœur la victoire du Christ ressuscité, en me rendant à la Thumenau pour partager l’eucharistie et prier avec les frères et soeurs je crois que je suis passé de la résignation au consentement.

Martin Steffens encore :

« Quand on dit : « oui je veux vivre malgré tout », quand on affirme : « si tel est mon épreuve, alors je la vivrai », on ajoute sa puissance à la puissance de vie qui nous anime. Si le consentement a en effet quelque chose du laisser-être, il n’a rien du laisser- aller : l’homme qui consent reconnaît la limite de son pouvoir sur les choses. Mais cette défaite est sa plus grande victoire : il ne s’agit plus de défaire ce qui fut fait mais de se défaire de son illusoire toute-puissance afin de donner à cette vie-ci, celle que nous avons à vivre, le meilleur de nous-mêmes. (…) Consentir c’est voir ce qui est, pour ne plus pleurnicher sur ce qui aurait dû être. C’est s’offrir au présent, prendre acte des forces en présence et y livrer la sienne. »*

La grâce de Dieu se déploie dans le réel, tel qu’il est, dans le présent, en se rappelant ce que le Seigneur dit à Saint-Paul : « ma grâce te suffit, car la puissance se déploie dans la faiblesse »(2 co 12, 9)

*In Martin Steffens Petit traité de la Joie. Consentir à la Vie. Ed. Salvator 2011


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