Fraternité


Partage de Véronique Vignon, Communautaire.

Cette année, dans nos rencontres du parcours « Foi et vie professionnelle », nous explorons nos relations de travail. Le thème de notre weekend annuel et annulé était « la fraternité jusque dans nos relations de travail ? ». Dans ce contexte, voici trois textes bien laïques qui m’ont beaucoup réjouie.


« La fraternité est indispensable à la république parce que le respect du droit strict ne suffit pas dans la société. Il ne suffit pas de ne pas attenter à la liberté d’autrui et de ne pas blesser l’égalité qui dérive du principe même de la liberté; pour qu’une société d’homme soit vraiment humaine, il faut qu’ils se regardent comme faisant partie, à titre d’homme, d’une seule et même famille, et qu’ils s’aiment comme des frères. »

Jules BARNI, dans « Le manuel républicain » (1872)


« Liberté, égalité, fraternité. Fort bien, magnifique devise que la nôtre, qu’il faut garder mais qui reste toujours à interpréter. La liberté blessera toujours l’égalité, non de droits mais de fait. Une société qui déclare que tous les hommes naissent libres et égaux en droits, place de ce fait même tous les citoyens sur une même ligne de départ en attendant qu’ils se mettent à courir. […] Ils ne franchiront pas la ligne d’arrivée en même temps. Bienvenue donc à la fraternité pour panser les plaies de ceux qui ont chuté pendant la course, de ceux qui ne passeront la ligne qu’à la nuit tombée. Bienvenue à la fraternité pour résorber l’inévitable contradiction entre la liberté et l’égalité »

Philippe GAUDIN, Directeur Adjoint de l’Institut Européen en Science des Religions (IESR), La Croix, 09/08/2017


« La reconnaissance de la fragilité, interprétée comme vulnérabilité, c’est-à- dire en tant que commune exposition humaine au malheur, est le fondement de la fraternité, qui corrige la revendication illusoire d’indépendance, propre à la conception moderne de la liberté ».

Fillipo PIZZOLATO, dans « La fraternité fondatrice de la démocratie » (2018)


L’intuition de la fraternité comme chemin de vie en société n’est pas uniquement le fruit de l’expérience de filiation du croyant, le désir de fraternité semble ici universellement inscrit au fond de la conscience de l’homme moderne.

Quelle bonne nouvelle !


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