Voici, je fais l’univers nouveau


Billet du P. Bernard Bastian.

C’est fou, tout ce que nous avons déjà accepté à cause de la pandémie de Covid-19. C’est fou, ce que nous acceptons ces jours-ci par la seule décision gouvernementale: Nuit de Noël, oui; Réveillon de Nouvel-An, non; liberté de circuler le jour, couvre-feu dès 20h. Certes, ces mesures sont justifiées par des tas d’expertises scientifiques et médicales et par un juste souci de soi et des autres, mais le fait est que globalement nous les acceptons, quoi qu’il nous en coûte : nos maris meurent sans qu’on ait pu les revoir de leur vivant, nos anciens sont à la double peine, le Covid + l’isolement, nos malades hospitalisés sont soignés selon les forces dont les soignants disposent encore… Il se passe dans notre société du jamais vu, peut-être même du jamais imaginé! Et pourquoi donc laissons-nous ces contraintes multiformes s’infiltrer dans notre vie sociale, notre vie privée, et jusque dans notre pratique religieuse? Ne serait-ce pas parce que, au fond de nous, nous voulons encore croire que ce n’est qu’un mauvais moment à passer, que dans quelques mois tout reviendra à la normale et qu’on pourra alors continuer comme avant?

Pourtant, c’est une tout autre musique qui commence à se fait entendre. Le refrain « Nous sommes en train de changer de paradigme » devient peu à peu le leitmotiv à la mode dans les milieux savants et chez les politiques. Mais nous, il nous fait grincer des dents, nous remplit d’angoisses, bref, il nous fait peur. En effet, d’abord prudemment, puis de plus en plus clairement, des voix se font entendre qui annoncent justement que non, ce ne sera plus jamais comme avant et que même avec le vaccin il faudra rester vigilants, qu’il y aura probablement d’autres pandémies, et donc qu’il faudra modifier notre rapport à notre environnement, repenser notre modèle économique, et surtout changer radicalement nos habitudes de vie, de consommation, de relations, de déplacements, de travail, etc.

Changer nos habitudes personnelles et notre vision des choses, c’est toujours dur. Que ces changements nous soient imposés, et ils deviennent encore plus durs. De ce point de vue, les croyants de la Bible sont comme tout le monde. Sauf que… Sauf qu’ils disposent d’une ressource surnaturelle, la Foi, qui est pour eux le roc de solidité sur lequel ils appuient leur vie et leur destin collectif autant que personnel. Par la foi, ils apprennent à voir leur histoire comme Dieu la voit et à en devenir les acteurs principaux. D’exode en exode, connaissant autant l’esclavage que la libération, ils ne cessent de migrer vers leur Terre Promise. Au point que le peuple de la Bible paraît être parmi les peuples de la terre le peuple le plus apte au changement! Le Livre saint  ne s’achève-t- il pas sur la vision prophétique du Monde Nouveau?

Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle — car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n’y en a plus. Et je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle, qui descendait du ciel, de chez Dieu ; elle s’est faite belle, comme une jeune mariée parée pour son époux. J’entendis alors une voix clamer, du trône : « Voici la demeure de Dieu avec les hommes. Il aura sa demeure avec eux; ils seront son peuple, et lui, Dieu-avec-eux, sera leur Dieu. Il essuiera toute larme de leurs yeux: de mort, il n’y en aura plus ; de pleur, de cri et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé. » Alors, Celui qui siège sur le trône déclara : « Voici, je fais l’univers nouveau. » Puis il ajouta: « Écris : Ces paroles sont certaines et vraies. » (Apocalypse 21,1-5)

Il y a 2000 ans, cette vision s’est réalisée. « Le Verbe s’est fait chair et il a planté sa tente parmi nous. » (Jn 1,14) Chaque Noël s’en fait le Mémorial. Chaque Mémorial en hâte l’Accomplissement!


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